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[Groff] A bug in mm macros ?
From: |
Thomas Baruchel |
Subject: |
[Groff] A bug in mm macros ? |
Date: |
Sun, 15 Apr 2001 22:38:37 +0200 |
User-agent: |
Mutt/1.2.5i |
Brest, le dimanche 15 avril
Hi,
I am writing a big document with -mm macros. Suddenly on a page I found
something very strange: the text was going down still after the end of the
page. And this, only on this single page. I am pretty sure it is because a
footnote is called on a bad place. I put off everything which is not useful
to see this problem. I put a "bla-bla" text instead of a picture (the problem
is still here as long as the "bla-bla" text has exactly the same height as
the picture).
Could you have a look at it?
(the problem is on the second page of text, which is the third one of the
document)
============= groff -mm test > test.ps =====================================
.nr Ej 1
.nr Pt 1
.nr Pi 2
.nr Fs 0
.po 72p
.ll 452p
.ds HF "B B B B B B B"
.ds HP "16 14 12 0 0 0 0"
.nr Hu 1
.S 12
.fam T
.COVER
.TL
.ft UTB
.ps 36
L'amitié
.br
.sp 36p
.AU Thomas\~Baruchel
.PH
.de TP
.sp 64p \" I like to choose my top margin
..
.COVEND
.PF ''%''
.vs 14.5p
.de NOTE1
.FS
.S 10 12.5p
..
.de NOTE2
.FE
.S 12 14.5p
..
.FD 9
.HU Michel\ de\ Montaigne
.P
bla-bla bla-bla bla-bla bla-bla bla-bla bla-bla bla-bla bla-bla bla-bla bla-bla
bla-bla bla-bla bla-bla bla-bla bla-bla bla-bla bla-bla bla-bla bla-bla bla-bla
bla-bla bla-bla bla-bla bla-bla bla-bla bla-bla bla-bla bla-bla bla-bla bla-bla
bla-bla bla-bla bla-bla bla-bla bla-bla bla-bla bla-bla bla-bla bla-bla bla-bla
bla-bla bla-bla bla-bla bla-bla bla-bla bla-bla bla-bla bla-bla bla-bla bla-bla
bla-bla bla-bla bla-bla bla-bla bla-bla bla-bla bla-bla bla-bla bla-bla bla-bla
bla-bla bla-bla bla-bla bla-bla bla-bla bla-bla bla-bla bla-bla bla-bla bla-bla
bla-bla bla-bla bla-bla bla-bla bla-bla bla-bla bla-bla bla-bla bla-bla bla-bla
bla-bla bla-bla bla-bla bla-bla bla-bla bla-bla bla-bla bla-bla bla-bla bla-bla
bla-bla bla-bla bla-bla bla-bla bla-bla bla-bla bla-bla bla-bla bla-bla bla-bla
bla-bla bla-bla bla-bla bla-bla bla-bla bla-bla bla-bla bla-bla bla-bla bla-bla
bla-bla bla-bla bla-bla bla-bla bla-bla bla-bla bla-bla bla-bla bla-bla bla-bla
bla-bla bla-bla bla-bla bla-bla bla-bla bla-bla bla-bla bla-bla bla-bla bla-bla
bla-bla bla-bla bla-bla bla-bla bla-bla bla-bla bla-bla bla-bla bla-bla bla-bla
bla-bla
.P
Il n'est rien à quoi il semble que nature nous ait plus. acheminé qu'à la
société. Et dit Aristote que les bons législateurs ont eu plus de soin de
l'amitié que de la justice. Or le dernier point de sa perfection est celui-ci.
.P
Car, en général, toutes celles que la volupté ou le profit, le besoin public ou
privé forge et nourrit, en sont d'autant moins belles et généreuses, et
d'autant moins amitiés, qu'elles mêlent autre cause et but et fruit en
l'amitié, qu'elle-même.
.P
Ni ces quatre espèces anciennes\|\|: naturelle, sociale, hospitalière,
vénérienne, particulièrement n'y conviennent, ni conjointement. [...]
.P
Au demeurant, ce que nous appelons ordinairement amis et amitiés, ce ne sont
qu'accointances et familiarités nouées par quelque occasion ou commodité, par
le moyen de laquelle nos âmes s'entretiennent. En l'amitié de quoi je parle
elles se mêlent et confondent l'une en l'autre, d'un mélange si universel,
qu'elles effacent et ne retrouvent plus la couture qui les a jointes. Si on me
presse de dire pourquoi je l'aimais\*F,
.NOTE1
Montaigne évoque ici son amitié avec Étienne de la Boétie.
.NOTE2
je sens que cela ne se peut exprimer, qu'en répondant\|\|: «\|Parce que c'était
lui\|; parce que c'était moi.\|»
.P
Il y a au delà de tout mon discours, et de ce que j'en puis dire
particulièrement, ne, sais quelle force inexplicable et fatale, médiatrice de
cette union. Nous nous cherchions avant que de nous être vus, et par des
rapports que nous oyions l'un de l'autre, qui faisaient en notre affection plus
d'effort que ne porte la raison des rapports, je crois par quelque ordonnance
du ciel\|; nous nous embrassions par nos noms. Et à notre première rencontre,
qui fut par hasard en une grande fête et compagnie de ville, nous nous
trouvâmes si pris, si connus, si obligés entre nous, que rien dès lors ne nous
fut si proche que l'un à l'autre. Il écrivit une satire latine excellente, qui
est publiée, par laquelle il excuse et explique la précipitation de notre
intelligence, si promptement parvenue à sa perfection. Ayant si peu à durer\*F,
.NOTE1
En effet, Étienne de la Boétie est mort très jeune.
.NOTE2
et ayant si tard commencé, car nous étions tous deux hommes faits, et lui plus
de quelques années, elle n'avait point à perdre temps et à se régler au
patronelles amitiés molles et régulières, auxquelles il faut tant de
précautions de longue et préalable conversation. Celle-ci n'a point d'autre
idée que d'elle-même, et ne se peut rapporter qu'à soi. Ce n'est pas une
spéciale considération, ni deux, ni trois, ni quatre, ni mille\|\|: c'est je ne
sais quelle quintessence de tout ce mélange, qui ayant saisi toute ma volonté,
l'amena se plonger et se perdre dans la sienne\|; qui, ayant saisi toute sa
volonté, l'amena se plonger et se perdre en la mienne, d'une faim, d'une
concurrence pareille. Je dis perdre, à la vérité, ne nous réservant rien qui
nous fût propre, ni qui fût ou sien, ou mien. [...]
.P
En ce noble commerce, les offices et les bienfaits, nourriciers des autres
amitiés, ne méritent pas seulement d'être mis en compte\|; cette confusion si
pleine de nos volontés en est cause. Car, tout ainsi que l'amitié que je me
porte ne reçoit point augmentation pour le secours que je me donne au besoin,
quoi que disent les Stoïciens, et comme je ne me sais aucun gré du service que
je me fais, aussi l'union de tels amis étant véritablement parfaite, elle leur
fait perdre le sentiment de tels devoirs, et haïr et chasser d'entre eux ces
mots de division et de différence\|\|: bienfait, obligation, reconnaissance,
prière, remerciement, et leurs pareils. Tout étant par effet commun entre eux,
volonté, pensements, jugements, biens, femmes, enfants, honneur et vie, et leur
convenance n'étant qu'une âme en deux corps selon la très propre définition
d'Aristote, ils ne se peuvent ni prêter, ni donner rien. Voilà pourquoi les
faiseurs de lois, pour honorer le mariage de quelque imaginaire ressemblance de
cette divine liaison, défendent les donations entre le mari et la femme,
voulant inférer par là que tout doit être à chacun d'eux et qu'ils n'ont rien à
diviser et partir ensemble. Si, en l'amitié de quoi je parle, l'un pouvait
donner à l'autre, ce serait celui qui recevrait le bienfait qui obligerait son
compagnon. Car cherchant l'un et l'autre, plus que toute autre chose, de
s'entre-bienfaire, celui qui en prête la matière et l'occasion est celui-là qui
fuit le libéral, donnant ce contentement à son ami d'effectuer en son endroit
ce qu'il désire le plus. Quand le philosophe Diogène avait faute d'argent, il
disait qu'il le redemandait à ses amis, non qu'il le demandait. [...]
.P
Car cette parfaite amitié, de quoi je parle, est indivisible\|; chacun se donne
si entier à son ami, qu'il ne lui reste rien à départir ailleurs\|; au rebours,
il est marri qu'il ne soit double, triple ou quadruple, et qu'il n'ait
plusieurs âmes et plusieurs volontés pour les conférer toutes à ce sujet.
.P
Les amitiés communes, on les peut départir\|; on peut aimer en celui-ci la
beauté, en cet autre la facilité de ses moeurs, en l'autre la libéralité, en
celui-là la paternité, en cet autre la fraternité, ainsi du reste\|; mais cette
amitié qui possède l'âme et la régente en toute souveraineté, il est impossible
qu'elle soit double. Si deux en même temps demandaient à être secourus, auquel
courriez-vous\|\^? S'ils requéraient de vous des offices contraires, quel ordre
y trouveriez-vous\|\^? Si l'un commettait à votre silence chose qui fût utile à
l'autre de savoir, comment vous en démêleriez-vous\|\^? L'unique et principale
amitié découd toutes autres obligations.
.P
Le secret que j'ai juré ne déceler à nul autre, je le puis, sans parjure,
communiquer à celui qui n'est pas autre\|\|: c'est moi. C'est un assez grand
miracle de se doubler\|; et n'en connaissent pas la hauteur, ceux qui parlent
de se tripler. Rien n'est extrême, qui a son pareil\|\|: Et qui présupposera
que de deux j'en aime autant l'un que l'autre, et qu'ils s'entraînent et
m'aiment autant que je les aime, il multiplie en confrérie la chose la plus une
et unie, et de quoi une seule est encore la plus rare à trouver au monde. [...]
.P
J'étais déjà si fait et accoutumé à être deuxième partout, qu'il me semble
n'être plus qu'à demi\*F.
.NOTE1
Montaigne fait allusion à la mort de La Boétie.
.NOTE2
.P
«\|Si un destin prématuré m'a enlevé cette moitié de mon âme, à quoi bon
m'attarder, moi l'autre moitié, qui n'ai plus une valeur égale et qui ne survis
pas tout entier\|\^? Ce jour a conduit à sa perte l'une et l'autre.\|»
.P
Il n'est action ou imagination où je ne le trouve à dire comme si eût-il bien
fait à moi. Car, de même qu'il me surpassait d'une distance infinie en toute
autre suffisance et vertu, aussi faisait-il au devoir de l'amitié.
.P 0
.ad r
Montaigne, \fIEssais\fR\/, I, 28.
.br
.ad b
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