Re: portée différente

[Valentin Villenave]

2011/4/15 Éditions IN NOMINE <address@hidden>:
>
> Je transmets le mail de Robert à toute la communauté., en remplaçant la PJ,
> assez lourde, par ce lien vers mon serveur :
> http://82.228.114.228/lilypond/chopin.pdf

Wow, ça méritait d'être partagé avec la liste effectivement.

> Robert Dutil a écrit :
>>
>> je vous fais parvenir un manuscrit partiel de la valse de l'adieu de
>> Chopin (op. 69-1, posthume) dans la notation que j'utilise pour faciliter la
>> lecture à vue. Les portées sont construites ainsi: la ligne pointillée est
>> le do dièse, la seconde ligne pleine au-dessus est le ré dièse, le mi est
>> tramé jaune, le fa est tramé vert, la ligne suivante est le fa dièse, celle
>> du milieu des 3 lignes est le sol dièse et enfin la dernière est le la
>> dièse. Le seul tramé rouge est le do moyen. Il y a 4 octaves tous
>> semblables.

Bonjour Robert (ou Frank),

au passage, ce morceau est écrit avec des bémols, non des dièses...
j'y reviens plus bas.

>>  Mon objectif serait que lorsque l'on code le do moyen sur lilypond, au
>> lieu de s'écrire sur la ligne supplémentaire entre la portée en clé de sol
>> et la portée en clé de fa traditionnelle, la note s'inscrive sur la ligne
>> rouge de cette nouvelle portée. Et ainsi de suite pour chaque note. Comme
>> vous le contatez, chacune des 48 notes a sa place unique. J'ai néanmoins
>> introduit une particularité par rapport à la notation traditionnelle: bien
>> qu'il ne soit plus nécessaire d'inscire les signes dièse ou bémols, je les
>> identifie par une oblique sur la note elle-même, toujours dans le but de
>> faciliter la lecture automatique à vue.

Alors. Faisons le point :
colorer les lignes de la portée indépendamment, oui c'est possible.
http://lsr.dsi.unimi.it/LSR/Item?id=700

Ajouter davantage de lignes à la portée, oui c'est possible.
http://lsr.dsi.unimi.it/LSR/Item?id=139

Modifier l'espacement des demi-tons, oui c'est possible.
http://lsr.dsi.unimi.it/LSR/Item?id=694

Imprimer certaines lignes de la portée en pointillés, c'est également
possible même si je n'ai pas d'exemple sous la main. Mettre des barres
obliques sur les notes altérées est aussi assez aisé à accomplir.

En un mot : bonne nouvelle ! Tout ce dont vous nous parlez me semble
réalisable... à condition que quelqu'un y passe un peu de temps.

Cette personne peut être vous même, ce qui vous demandera certes du
temps et de la patience, mais vous permettra d'être autonome (et nous
serons bien sûr tous là pour répondre à vos questions, je vous ai déjà
donné quelques pistes). Ou quelqu'un d'autre, si tant est que vous
parveniez à convaincre quelqu'un de consacrer du temps à travailler à
votre place -- et il me semble que ce sera le plus difficile, pour les
raisons suivantes.

Pour original qu'il soit, j'avoue ne pas comprendre l'utilité de ce
système de notation, en particulier parce qu'il ne différencie pas
(vous nous en avez donné un exemple éclatant) les dièses et les
bémols, et revient donc à ignorer complètement un aspect fondamental
des langages musicaux utilisé ces cinq derniers siècles en occident.

(Par exemple, dans votre système la fin de la descente mesure 6, au
lieu de se terminer harmonieusement par "fa mib", saute
mystérieusement une ligne, pour se transformer en "fa - ré#".)

Autre élément qui m'incommode en tant que pianiste, le fait de ne pas
avoir deux portées distinctes pour chacune des deux mains. Ce faisant,
vous perdez des informations essentielles données par le compositeur
sur la façon dont il aimerait que l'interprète répartisse les notes
entre la main droite et la main gauche. (D'accord, les pianistes
arrangent souvent la partition pour répartir leurs mains différemment,
mais ce n'est pas une raison pour ignorer la façon dont le compositeur
a pensé son œuvre, surtout si ledit compositeur s'appelle Chopin.)

Enfin, je ne suis pas sûr qu'en répartissant la musique sur autant de
lignes (vous avez de la chance que Chopin se soit limité à 4 octaves
dans cette pièce, qu'auriez-vous fait autrement ?), il soit encore
possible d'ajouter les nuances, les indications de doigté et
d'expressivité, etc.

Bref, que l'on puisse trouver la notation traditionnelle limitée et
difficile d'accès, je peux le comprendre, mais si c'est pour _perdre_
des informations essentielles, je ne suis pas (encore) convaincu que
ce soit aller dans le bon sens.

Vous avez manifestement passé un temps considérable à réfléchir à ce
système et à transcrire cette partition, donc je ne doute pas que vous
n'ayez de bonnes raisons, mais je ne me sens pas suffisamment
convaincu ; si les autres contributeurs (qui sont tous bénévoles)
partagent mon sentiment, vous aurez du mal à trouver quelqu'un pour
travailler sur votre problème.

Une petite suggestion : pourquoi ne pas s'appuyer sur la notation
traditionnelle pour chercher à l'améliorer ? Ainsi, le petit exemple
suivant vous permet par exemple de colorer automatiquement les notes
suivant leur hauteur (on peut même mettre des couleurs différentes
suivant les bémols et les dièses) :
http://lsr.dsi.unimi.it/LSR/Item?id=572

Cordialement,
V. Villenave.