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Re: Question à nos LilyPondeurs religieux


From: bameylan
Subject: Re: Question à nos LilyPondeurs religieux
Date: Sun, 21 Nov 2010 12:35:09 -0800 (PST)


Valentin Villenave-2 wrote:
> 
> Je ne suis pas emballé par l'argumentaire "chevrotant" qui consiste à
> mettre dans un même sac la gratuité (qui serait, soi-disant, un fléau
> des temps modernes et l'apanage des barbares du Net, ce repaire de
> pédonazis-islamogauchistes) avec le fait de ne pas vouloir apprendre
> ou se cultiver. Déprécier la gratuité, c'est aussi déprécier le
> logiciel Libre, et, par extension, GNU LilyPond (comme je l'illustrais
> avant-hier: "si c'est gratuit, c'est forcément moins bien").
> 
La gratuité a à mon sens un défaut majeur: celui de faire accroire qu'il
suffit de vouloir qqchose pour l'avoir sans rien en retour. Je vis cette
situation chaque fois qu'on me demande de jouer pour un mariage ou autre
cérémonie. Les gens n'ont aucune idée de ce que représente le temps passé à
maîtriser un instrument. Si je pouvais vivre avec rien, me servir de
nourriture dans les magasins sans bourse délier, je serais le premier à
jouer pour des clous, parce que je n'ai pas choisi cette «profession», c'est
bien elle qui m'a choisi... je joue depuis plus de trente ans avec la même
passion, mais c'est bête à dire: je dois bien vivre (tu as des élèves, tu ne
leur fait pas cadeau du temps passé avec eux, non?). Les compositeurs que
nous passons notre temps à mettre en LilyPond étaient aussi âpres au gain
qu'un type du style de Misteur Gates. Sans espèces sonnantes et
trébuchantes, bien des monuments de la musique seraient probablement (je dis
bien probablement) restés dans les limbes.
Je n'ai jamais pensé une seule seconde à un repaire de nazillonsislamoblabla
en parlant de la gratuité, ni même en parlant du Libre; d'ailleurs dans
l'esprit de ce dernier, on est libres -justement- de se faire payer ou non
les logiciels qu'on développe.



> De surcroît, ceux de mes élèves qui passent leur temps à télécharger
> des chansons, des morceaux ou des partitions "gratos", sont également
> ceux qui manifestent le plus d'envie d'apprendre, et qui bossent le
> plus. La bouilimie de gratuité n'est pas une fainéantise [...]
> 
Pas d'accord avec toi: si boulimie il y a, si cela devient maladif, cela me
fait penser à Ansermet lorsqu'il parlait de Stravinsky et Picasso en tant
qu'hommes: «Ils ont pour leur art beaucoup d'appétit mais très peu d'amour!»
Comment peut-on télécharger l'intégralité de l'oeuvre de Bach (que ce soit
en partoches, libres d'accès dans la première intégrale Breitkopf, ou en CD,
là nettement moins libre...) et ne pas «vomir» devant cette masse à
digérer... Quand je pense que je suis organiste depuis plus de 20 ans et que
je n'en ai pas joué la moitié...
Mais je suis le premier à hurler contre les tarifs scandaleux pratiqués par
les éditeurs papier ou les majors des compagnies CD (ces messieurs sont bien
les premiers responsables de la crise qui les secoue depuis qqs années). Et
aussi le premier à faire télécharger une sonate de Mozart pour la faire
jouer à mes élèves. Mais je le répète: je ne vois pas en quoi il est
scandaleux de payer une partition si cela reste dans une limite qui est
juste (qui varie évidemment avec les intérêts qu'on y a...)


> Par ailleurs, j'ai un aveu à faire : je n'ai jamais su me servir de
> Finale. J'ai essayé à trois ou quatre reprises de comprendre comment
> ça marchait, j'ai trouvé cela d'une complexité monstrueuse,
> extrêmement peu intuitive et encore moins naturelle pour un musicien.
> 
Alors je t'avoue que moi, j'ai commencé à faire de la mise en page musicale
avec Finale que j'ai trouvé pas plus difficile à appréhender que bien
d'autres concurrents; je te conseille d'aller jeter un oeil sur
HarmonyAssistant, tu verras (à mon sens) ce que non-intuitif veut dire... Et
encore désolé de te contredire, mais avoir une palette sur laquelle on
trouve une appogiature et la placer avec la souris, ou bien savoir d'emblée
qu'il faut taper \afterGrace a( g8), où se trouve l'intuitif? Mais
maintenant que je le sais, que je l'ai appris, je ne changerai pas pour tout
l'or du monde, LilyPond écrase le reste de la concurrence par la qualité de
sa typographie et il m'a fallu qqs mois pour aller presque aussi vite
qu'avec Finale. Mais j'ai dû passer par une phase d'apprentissage... cela,
ce n'était pas gratuit! ;-)


> Donc l'argument du "c'est plus difficile à apprendre", à mon sens, ne
> tient pas. LilyPond n'est *ni* plus difficile à apprendre, ni moins
> gratifiant.
> 
Tu me permettras de nuancer ton propos (toujours de mon point de vue): je
trouve LilyPond moins «immédiat» que Finale. Mais à l'arrivée, je pense que
les deux demandent autant de temps pour bien les maîtriser. Et cette
maîtrise, une fois acquise, est très gratifiante sur l'un comme sur l'autre.


> Les deux bonnes nouvelles, c'est que 1) apparemment il y a des
> développeurs qui sont en train d'y travailler (voir l'interview de Jan
> dans le dernier LilyReport) [...]
> 
J'applaudis des 2 claviers et de la pédale!

Bernard

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